VERS UNE RELANCE DE L’IMMOBILIER NEUF ?

Didier KLING, Président de la CNCEIP fait le point sur les tendances du marché de l'immobilier neuf à travers une tribune où il analyse le dernier baromètre publié par l'Insee.
VERS UNE RELANCE DE L’IMMOBILIER NEUF ?

L’immobilier patrimonial est une classe d’actifs qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des professionnels de l’expertise-financière. Valeur préférée des Français en matière d’investissement, elle constitue aussi un bon baromètre pour apprécier le climat des affaires et la confiance en l’économie.

Ainsi, en ce début d’été, l’INSEE publie un état du marché du neuf qui révèle une hausse de la demande en matière de logements. Après une longue période de repli, l’heure semble plutôt à la reprise. Plus qu’une traduction concrète en terme de mises en chantier, c’est surtout le climat des affaires - voire l’opinion dans ce secteur d’activité - qui s’améliore. Dans le détail, le solde de logements destinés à la vente croît, tandis que celui des biens destinés à la location stagne.

Hausse des prix et des demandes de financement

Plus nombreux qu’en avril dernier, les promoteurs indiquent une hausse du prix moyen des logements neufs mis en vente ; soit une tendance la plus appréciable depuis une décennie. Presque logiquement, les demandes de financement des candidats à l’acquisition d’un bien neuf augmentent. D’ailleurs, les professionnels de la vente signalent que les acheteurs sont plus enclins à lui consacrer davantage de moyens financiers. Leur visibilité leur permet même de préciser que ce léger rebond devrait se prolonger durant l’automne 2019. Pour appuyer leur prévision, ils avancent un solde d’opinion favorable auprès de la population française. Elle serait d’ailleurs à son plus haut niveau depuis décembre 2017.

Une tendance confirmée sur le terrain

Ces données qui semblent marquer une relance du neuf sont aussi confirmées par les artisans du bâtiment. L’organisme de statistiques nationales qui a enquêté auprès d’eux, montre que leur activité est en légère hausse, sans pour autant pouvoir estimer leur potentiel d’affaires sur le dernier semestre.

Cependant, ils se veulent optimistes sur les futures mises en chantier. Prudents, ils n’ont pas prévu de faire appel à des effectifs supplémentaires pour l’heure. L’emploi dans ce secteur a connu une légère baisse mais reste supérieure à la moyenne. Plus que la prudence elle-même, 48 % des entreprises déclarent être limitées dans la prise de commandes, par un manque de main-d'œuvre. Par ailleurs, 53 % des artisans du bâtiment éprouvent des difficultés de recrutement ; une proportion en légère hausse et qui atteint son plus haut niveau depuis juillet 2008. Dans le même temps, 37 % des artisans du bâtiment déclarent former des apprentis, pour résoudre le problème.

La confiance des ménages

Enfin, l’opinion des Français. L’INSEE indique qu’en ce mois de juillet, les ménages sont davantage disposés à faire “des achats importants” et affichent un optimisme sur leur situation financière future. Les craintes en matière de chômage reculent, tout comme le sentiment de vie chère provoquée par l’inflation.

Ainsi, ce baromètre conjoncturel est plutôt favorable à une stabilisation voire une dynamique pour l’immobilier neuf pour deux raisons. D’une part, le climat des affaires dans son ensemble est marqué par un léger repli en juillet pour tous les secteurs, sauf celui de l’immobilier neuf. D’autre part, l’indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie reste dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable. Il s’agira de voir si ces tendances viendront à se  confirmer ou s’embellir,  lors de l’enquête prévue sur l’immobilier neuf prévue en octobre prochain.

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